Statut du sang : aussi pur qu'un diamantMessages : 2074Date d'inscription : 15/07/2014Localisation : Durmstrang.
Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 21:48
AMATIS LESTRANGE
feasting on the flesh of my freedom ♆
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Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Alazar n’était jamais rentré sans elle au Manoir, et vice-versa. Ils étaient une entité, une hydre à deux têtes. Indissociables. Pour les parents, c’était AmatisetAlazar. Ou encore, AlazaretAmatis. C’est ce détail là qui lui a mis la puce à l’oreille. Le tout premier indice, celui qui les mènerait à leur perte. « Alazar m’a dit quand il est venu l’autre jour » qu’avait dit la candide cadette, celle qui ne porte même pas un prénom correct. Au début, Amatis était moqueuse. La plus jeune ne continuerait pas la tradition, leurs patronymes n’auraient rien en commun. Par la suite, elle était rassurée. Cela renforçait le côté unique qu’elle partageait avec son frère. Il y avait eux deux d’un côté, et puis il y avait la petite, à part. Pourtant, la phrase funeste sous-entendait qu’il y avait eu Alazar et Hemera dans une pièce, et Amatis dans une autre. La dynamique était changée, l’ordre de l’univers était bousculé. Les étoiles n’étaient pas alignées. La Lestrange n’en avait pas fait grand cas sur le coup ; elle était rassurée par la flamme qui la dévorait à chaque fois qu’Alazar posait la main sur elle. Elle vibrait. Elle irradiait. C’était trop intense pour être partagé.
Du moins c’est ce qu’elle se disait. Amatis reste de marbre tandis que la pluie s’abat sur la terre. Elle grince un peu des dents ; la boue lui ronge les chaussures, c’est dégoûtant. Elle a autre chose à faire que de fixer son regard sur ces grands trucs en bois. Ils ne contiennent que des souvenirs de son ancienne vie ; de la malédiction qui la rongeait. De ces fantômes qui le retenaient en arrière, qui la tiraient par les cheveux pour la foutre par terre. Plus jamais. Si elle ne crache pas par terre, c’est tout juste parce qu’il y a du monde autour.
Elle a mis du temps à se souvenir, mais ça revient, petit à petit. Toutes ces fois, aussi ridicules soient-elles, où les chaînes d’Alazar lui ont tordu les poignets, où son ombre l’a empêchée de montrer tout son potentiel. Elle avait peur de le perdre, peur de quoi ? Peur de ne jamais retrouver quelque chose d’aussi forts ? Ils étaient pratiquement nés ensemble, ils avaient vécu ensemble, s’étaient promis l’éternité. Et pourtant c’était bien lui, là, qui était en train de pourrir six pieds sous terre. L’espace d’un instant, Amatis croit voir ses mains maculées d’essence vitale. Mais le rouge disparaît en un clin d’œil. Elle a plus de regrets pour elle-même que pour les deux traîtres dont les cercueils s’alignent devant elle. Pour tout ce qu’elle a perdu d’elle-même, tous les fragments qu’elle a laissé à l’intérieur d’eux. Trop de morceaux d’elle qu’ils ont emportée sans qu’elle ne puisse s’interposer, parce qu’il était déjà trop tard.
Hemera ne savait pas. De ça, Amatis est sûre. C’est Alazar le responsable, l’assoiffé. Celui qui a voulu la remplacer. La cadette, elle a crevé dans une ignorance parfaite. Ses grands yeux écarquillés comme une poupée de chiffons. Elle a rien eu le temps de dire. C’est elle qui est tombée la première, un simple éclat vert dans la poitrine. Partie. D’un coup. Comme si elle n’avait jamais existé. Alazar c’était différent ; il s’est foutu d’elle jusqu’au bout. Même attaché aux barreaux, il riait. Et plus elle cognait, plus il riait. She used to love the sound, back in the day. Ce jour là, ça la rendait dingue. Du sang partout. Sur lui, sur elle, sur les draps. Avant ils se roulaient dedans, surtout quand ce n’était pas le leur. Là c’était souillé. Il y avait la trace de la jouissance de sa sœur sur ses draps, l’odeur distinctive et entêtante ; elle n’a même pas eu besoin d’une arme. A la force de ses petits poings, Amatis l’a achevé. « Tu crois que ça me fait quelque chose, petite sœur ? Je m’en fous, je m’en fous complètement » disait-il toujours, quelques poignées de secondes à peine avant de crever. « Je m’en suis toujours foutu » avec le ton de celui qui a réussi la mascarade du siècle.
Amatis a toujours été celle qui a voulu exister, et longtemps elle a cru que c’était pour lui. Avec lui. Comme un arbre qui se construit de deux racines. Il y avait le chêne et la mauvaise herbe à côté, le bébé dérangeant qui était dans ses pattes depuis trop longtemps. Aujourd’hui, alors qu’elle se tient droite, debout à côté des deux Lestrange gisant là-dessous, elle se souvient combien Hemera avait peur du noir, gamine, comment Alazar s’amusait à la torturer avec l’obscurité. Comme elle souriait dans son coin. Bien fait, elle crache, pour elle-même. Elle est seule dans la lumière, à présent, et libre. Libre de courir, libre de fuir, libre de vivre. Les heures font à peine le tour de ses poignets, elle va pouvoir se tirer bientôt sans regarder derrière elle. Fière, grande. Impératrice qu’elle est. Forte d’une nouvelle puissance qu’elle n’aurait jamais pensé trouver en elle. Elle irradie. Comme un ultime défi, elle tourne les talons avant la fin du service.
Elle entend le rire de son frère, au loin. Mais maintenant, elle aussi, elle s’en fout.
Dernière édition par Onisim Vassilev le Mar 28 Mar 2017 - 22:51, édité 2 fois
Onisim Vassilev
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Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 21:51
EVA ESPERANZA
La silhouette fine n'était visible que le temps de passer d'une ombre à l'autre. Sous le manteau de la nuit, elle était indécelable, savait se soustraire au regard même de la lune qui ne parvenait à la révéler au reste du monde. Lequel était de toute façon profondément endormi à cette heure. Elle glissait dans l'obscurité, féline et concentrée. Sa cible ne se trouvait que quelques rues plus bas mais il était impensable de se faire remarquer dans les environs, par qui que ce soit. Les enjeux étaient trop grands, elle ne pouvait se permettre de décevoir celui pour qui elle travaillait. C'était le problème avec les hommes puissants, ils promettaient toujours mille représailles. La seule chose qu'elle avait à perdre en dehors de sa vie était hors de portée de son employeur, mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait s'attirer bêtement des ennuis avec les figures influentes de ce coin de l'Europe. Et puis, elle avait le goût du travail bien fait. Elle s'était déjà trop enfuie en fracassant des fenêtres ; ça devenait difficile de laisser des morceaux d'elle-même accrochés aux éclats de verre brisé. Aujourd'hui elle n'avait plus rien à laisser derrière elle en partant, elle allait finir par y rester tout court.
La villa se dressait devant elle, et elle prit quelques secondes pour observer les environs, depuis un renfoncement sous une petite arche non loin. La nuit était sombre, chaude, mais les murs étaient blancs et renvoyaient assez la lumière de la lune pour qu'elle puisse retrouver ses marques. L'architecture extérieure de ce bâtiment n'avait plus aucun secret pour elle : son coup était bien préparé. Elle avait fait plusieurs rondes de reconnaissance, observé les gardes, décelé les sortilèges de protection. En ces lieux devaient se tenir le lendemain des négociations politiques dont elle n'avait pas grand chose à faire. Ce qu'elle avait retenu, c'est que le propriétaire de la demeure n'était pas un ami de son employeur et qu'on devait lui faire porter le chapeau de l'explosion qui aurait lieu juste après que ces négociations aient tourné à son désavantage. Sa seule tâche consistait à introduire la petite bulle qui retenait le sortilège au milieu de la salle de réunion, dans une petite encoche placée là pour l'occasion. La difficulté serait, d'après son employeur, de rentrer et sortir sans se faire repérer. Eva ne s'était pas gênée pour lui servir un grand sourire qu'il avait eu du mal à interpréter. De toute évidence, c'était la première fois qu'il faisait appel à ses services, s'il pensait que ce serait une difficulté pour elle.
Ses cheveux rouges dissimulés sous son capuchon, elle se faufila dans une ruelle bordant la place qui accueillait la demeure et commença à escalader les habitations les plus proches : une corniche lui permettrait d'atteindre le bâtiment cible sans activer les alarmes de protection. La seule difficulté, c'était le garde qui passait toutes les trente secondes sur le balcon qu'elle comptait rejoindre. Trop risqué d'utiliser le violon à l'extérieur, n'importe qui pourrait entendre. Pas question non-plus de blesser qui que ce soit, ni de se faire repérer ; pas même de déclencher une diversion trop importante : une activité quelle qu'elle soit trop suspecte autour de ce bâtiment la veille des négociations et la réunion serait annulée. L'Espagnole n'avait pas envie de voir son paiement lui passer sous le nez ; ce serait beaucoup trop de temps et d'énergie gaspillés en vain. Ne lui restait qu'à passer au travers des mailles du filet, sans en abîmer le tressage.
A l'abri de l'oeil scrutateur du vigile qui, au vu de son assiduité largement moins remarquable au cours des jours précédents, avait probablement été briefé par ses supérieurs, la jeune femme tendit l'oreille pour s'assurer qu'il s'en retournait à l'intérieur. Elle souffla à fond, silencieusement, avant de sortir de sa cachette en courant vers la corniche. Le balcon était trop loin pour espérer y atterrir du premier coup ; et de toute façon, le bruit de ses pas, bien que léger, contre les tuiles du toit attirerait trop l'attention. Il allait falloir s'y prendre à deux fois. Première étape ; elle s'élança dans le vide, les yeux rivés droits sur la prise, juste sous le bord de la balustrade, que ses mains crochetèrent fermement. Profitant de l'élan de son corps qui se balançait, la violoniste plaça ses pieds par-dessus une armature horizontale du balcon, maintenant sa silhouette allongée sous le sol de celui-ci, invisible. Elle bloqua son souffle en entendant le garde revenir à pas plus rapides, forçant sur ses muscles pour se maintenir dans cette position assez longtemps. Chaque seconde lui sembla durer une éternité, mais l'homme finit par repartir ; elle entendait ses pas qui claquaient contre la pierre au-dessus d'elle. Le temps pressait ; il serait de retour très vite. Eva lâcha ses jambes de leur appui, se laissa balancer une fois pour se redonner de l'élan et força sur ses bras afin de se hisser progressivement sur la balustrade. Un coup d'oeil à l'intérieur pour vérifier que le champ était libre et elle se glissa dans le couloir.
Les instructions étaient claires : la salle de réunion se trouvait au rez-de-chaussée, juste derrière l'atrium. Le couloir dans lequel elle se trouvait était bardé de portes, mais elle était convaincue qu'il se trouverait au moins un renfoncement avec une fenêtre pour lui donner accès à la cour intérieure. Toutes les demeures de ce genre étaient fichues pareilles, c'était presque trop facile. D'un geste, elle vérifia que la bourse à sa ceinture qui contenait la bombe magique n'avait pas bougé, et commença à arpenter la zone en longeant les murs, repérant machinalement les éventuelles cachettes au cas où elle entendrait le moindre bruit suspect. Les pas du garde claquaient sur le sol, si bien qu'elle n'avait aucun mal à le situer par rapport à elle. Il retournait à peine sur le balcon, elle avait été efficace. La jeune femme continua son exploration et tomba, à l'angle d'un couloir, sur l'escalier qui conduisait au rez-de-chaussée. Il n'avait jamais été question de l'utiliser – beaucoup trop visible, pas de recours éventuel – mais lorsque ses yeux se posèrent sur le renfoncement tant attendu, elle pinça les lèvres pour retenir un juron. Une fantaisie idiote de l'architecte avait placé la fenêtre, eh bien, au-dessus de l'escalier. De toute évidence, les sorciers n'avaient pas besoin d'atteindre chaque recoin de leur maison avec un plumeau et une éponge pour faire le ménage, sinon ils auraient fait des efforts d'accessibilité.
Eva avisa la rambarde en métal des escaliers et s'imagina une seconde l'utiliser pour atteindre la fenêtre lorsque deux ombres se dessinèrent progressivement contre les marches tandis que des pas retentissaient, venus de l'étage inférieur. Aussitôt, la violoniste se dissimula dans l'ombre en retenant sa respiration, laissant les deux gardes passer. Deux secondes pour réfléchir à ce que ça impliquait ; ces deux hommes se tenaient habituellement à l'entrée principale – elle les reconnaissait, leur tenue n'était pas la même. Ils présentaient un peu mieux. En tout cas, s'ils étaient là, ils n'étaient pas en bas, et comme l'entrée était gardée en permanence, ce devaient être les gardes de l'escalier qui les remplaçaient. Quitte ou double ; pas question de perdre du temps, il y avait un rendez-vous qu'elle ne devait pas manquer, sinon elle était foutue. Eva n'attendit que d'être sûre de ne pas pouvoir être entendue avant de se glisser dans l'escalier à pas de loup. Personne en vue. Quelques minutes plus tard, la violoniste se retrouvait dissimulée dans un nouveau coin sombre, devant une pièce beaucoup trop gardée pour qu'il s'agisse de la salle de bains. Cette fois, elle ne pouvait pas espérer échapper à la vigilance de ces hommes si elle s'approchait d'un pas de plus. Mais elle n'était pas inquiète. Son rendez-vous ne tarderait pas à arriver ; un coup d'oeil discret sur son téléphone lui apprit qu'il était presque l'heure. Son timming était parfait.
Quelques minutes à patienter, et il était temps. Les premiers sifflements retentirent, très vite suivis de violentes détonations qui firent sursauter les vigiles comme si la foudre s'était abattue près d'eux. Et ils ne pensaient pas si bien dire. Leurs regards à moitié surpris à moitié effrayé arrachèrent à Eva un sourire mauvais et méprisant ; elle attendit encore un peu, et dehors, le feu d'artifice allait crescendo. C'était un événement exceptionnel pour les moldus, une fête quelconque qui était passée totalement au-dessus de la tête de ces pauvres petits dignitaires de sang-pur. Ils s'en rappelleraient à temps pour ne pas annuler les négociations, mais trop tard pour que ça n'attire pas l'attention. Intrigués et sur leurs gardes – mais pas du bon côté – les vigiles se dépêchèrent de rejoindre l'extérieur tandis qu'en haut, on se précipitait aux fenêtres pour voir ce qui se passait. Bande d'abrutis, pensa Eva en sortant de sa cachette, dégainant un rossignol qu'elle s'empressa de glisser dans la serrure pendant que la voie était libre. Ils savaient même pas que les moldus aussi connaissaient le feu d'artifices, ou en tout cas ils n'en attendaient pas un ce soir. Elle les méprisait en silence, appliquée à déverrouiller la serrure qui ne lui résista pas bien longtemps. Un coup d'oeil en arrière – une fois mais pas deux – avant d'entrer et elle se glissa immédiatement sous la table pour installer la petite bulle dans l'emplacement préalablement dessiné. Visiblement, son employeur était un homme plein de moyens. Une partie de ceux-ci finiraient d'ailleurs rapidement dans sa poche. La violoniste se releva aussi vite que possible et sortit de la pièce en récupérant son matériel avant de retourner dans l'ombre de sa cachette. Avec tous les regards tournés vers l'extérieur, elle ne pouvait pas espérer s'enfuir sans être remarquée.
« Bande d'imbéciles ! » Tonitrua une voix rauque dans l'escalier, qui lui arracha un sourire mauvais. « On vous paie pas pour regarder le ciel, mais pour monter la garde, retournez à vos postes immédiatement si vous voulez pas avoir affaire à moi ! » Des pas précipités se firent entendre un peu partout et Eva ricanait intérieurement. Ces sorciers étaient vraiment tous les mêmes, c'était presque trop facile de les berner, de contourner leurs pauvres stratagèmes pitoyables. Ils n'étaient vraiment bons à rien en matière de protection et toutes leurs surveillances étaient contournables quand on savait un peu s'y prendre. Il suffisait de savoir regarder, de savoir attendre. Elle n'avait même pas eu besoin de magie. La née moldue regrettait presque que personne ne sache jamais rien de ses méthodes et de la façon dont elle s'y prenait, à chaque fois. Elle aurait vraiment voulu voir la tête de tous ces nobles au sang prétendument pur en apprenant qu'un être inférieur comme elle pouvait les surpasser sans utiliser une seule de leurs méthodes.
Elle y pensait vaguement en marchant dans l'ombre, silencieuse dans les rues éclatées de couleurs vives sous les feux qui pétaient toujours dans le ciel. Ca faisait longtemps qu'elle avait arrêté de s'indigner des injustices qui régnaient partout autour d'elle ; elle préférait exploiter les failles de ces système, tolérant l'idée qu'il y avait des choses contre lesquelles personne ne pouvait aller et qu'il valait mieux les tourner à son avantage. Qu'il y aurait toujours des morts injustes, des gagnants indignes ; des maladies dont on ne se protège pas et des handicaps contre lesquels on ne peut se battre ; que elle, en tout cas, n'avait pas réussi à vaincre. Elle donnerait toutes les armes à Mateo pour le protéger de tout ceci ; pour que, lui, il soit capable de faire la différence. C'était ce pourquoi elle se battait toujours, elle se débattait encore avec les morceaux de son âme qui n'avaient pas totalement oublié la femme qu'elle avait été auparavant ; celle qui aurait dû rester enterrée auprès de Lancelot et dont elle ne savait plus que faire depuis qu'une nuit, elle était réapparue, comme ça, appelée par inadvertance par l'une de ces Héritière qu'elle méprisait tellement. Sursaut imperceptible ; elle secoua la tête pour chasser les pensées, les images in(?)désirées. Sa mission rattrapa son esprit qu'elle abandonna aux détails techniques de la suite ; le prochain contrat, la prochaine victoire. C'était beaucoup plus facile de se noyer dans ce qu'elle s'était laissée devenir plutôt que de lever le nez vers une surface qu'elle ne réatteindrait plus jamais. Mieux valait fuir en avant, c'était moins douloureux que de regarder derrière. Même juste le temps d'un battement de cœur.
Onisim Vassilev
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Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 22:29
ZORA PROSEK
« Un vertige puis le silence »
Hearing. Je n'entends qu'un bruit sourd qui me déchire les tympans. Foutue fanfare, de cris et de silences, et dans mon esprit tout se mélange. Je ne sais pas, je ne sais plus. Qu'est-ce que je fais là? Putain mais tais-toi, arrête, laisse-moi. Le vent souffle encore contre mes oreilles, il siffle, je crois qu'il me murmure des choses. Mais je ne l'écoute pas, j'en ai assez, je suis fatiguée, fatiguée d'essayer. Ce n'est pas la première fois, je n'y arrive pas, jamais. Pourtant cette fois-ci c'est ma décision, rien à faire, ça ne fonctionne pas comme ça apparemment. Je devrais songer à écrire un mode d'emploi, pour les autres qui sont comme moi. A moitié là, à moitié pas là. Ça fait longtemps que je suis partie mais j'ai l'impression que ça fait encore plus longtemps que je suis revenue. Fichue, fichue prophétie. Moi j'avais pas besoin de ça, pas besoin de savoir. La mort m'offrait une douce ignorance, mais non, il a fallu qu'on me balance dans le monde des vivants. Qu'on me ramène. Qu'on m'y traîne. Maintenant je suis revenue et j'ai besoin de savoir, putain de vérité. J'aime pas ça, en plus. C'est pour mentir que je suis douée, d'ailleurs je sais qu'il n'y a que des menteurs autour de moi. Leurs paroles, leurs promesses, leurs rires, mensonges, mensonges, mensonges. Je crois que je ne saurai jamais vraiment. Mais puisque je ne peux pas retourner d'où je viens, je vais continuer à tendre l'oreille. Qui sait, peut-être que les murs vont se mettre à parler.
Smell. En attendant je me réveille, enfin, je crois, je ne suis pas franchement sûre. Où suis-je? Des fleurs. Des parfums qui dansent dans les airs. Ça me rappelle ma grand-mère, quand elle sortait les aiguilles pour me transpercer la peau. Dessiner des pétales sur le nacre de mon dos, partout, sur moi, en moi. C'est dans mon âme pourrie qu'elles éclosent, je m'en souviens. Une fleur pour chaque mal que je ne peux raconter. Putain de frère, putain de famille. Il y a des douleurs qui se lisent dans les courbes de mon corps. Cet encre, j'en suis imbibée jusque dans les os. Indélébile. Putain de débiles. Trop de souvenirs, j'aurais préféré oublier. Ah oui? J'en sais rien, quelle importance. Je suis fanée. De l'intérieur, de l'extérieur j'ai pas l'impression. Je crois que je n'ai pas changé. Un peu plus pâle, si c'est possible, et j'ai l'air vide. Tellement, tellement vide. Cadavre ambulant. Il paraît que les morts ont une odeur. Est-ce que je sens le cramé? On m'a brûlée, incinérée. Incendie génétique, au final c'est pas plus mal si il ne reste rien de moi. Prosek à la con. Stupides traditions.
Sight. J'ouvre les yeux. Prunelles acides. Noir absolu. De la terre. Et merde, alors c'est pas juste une impression, j'ai encore essayé. J'y pense tellement que parfois je crois rêver, ce qui est con parce que je dors pas. Même quand j'ai l'impression que rien n'est réel, bordel, il faut que je my fasse, c'est toujours vrai. Je me retourne, dos contre le sol terreux, sale. Mon regard d'outre-tombe se pose sur la tour de laquelle je me suis encore jetée. J'en connais chaque brique par coeur, à force. Mes pieds frôlent la pierre et je glisse du rebord, je tombe du bout du monde. Encore et encore et encore. Valse éternelle. Toujours les mêmes mouvements, je connais la chorégraphie sur la pointe des pieds. Et le bout de mes doigts s'accroche au vide, cherche des réponses, réclame des explications. Je m'écrase et c'est toujours la même désillusion, je suis pas partie. Et je ne comprends toujours pas. Putain de mystère. J'aurais mieux fait de rester six pieds sous terre.
Touch. Je me relève, j'affronte la forteresse qui me regarde me briser les os encore et encore. T'en as pas marre, d'attendre mes chutes comme si c'était un satané spectacle. Prévisible, le disque tourne en boucle. Est-ce qu'il y a un sens à toutes mes tentatives? C'est quoi la suite? Je me dis que je ne recommencerai plus. Menteuse. A croire que j'aime trop ça, tomber. Les sensations que ça me procure, et tout le reste. Ça a des significations nébuleuses, comme les nuages sombres qui me surplombent. Je remonte le fil, acrobate de pacotille. J'essaie de revenir au début, à la toute première fois que je me suis écrasée des centaines de mètres plus bas. C'était pour quoi? C'était pour qui? Qui m'a fait ça? Je me souviens d'un contact, je crois. De la chaleur de tes mains, toi qui m'as tuée. Putain de meurtrier.
Taste. C'est toujours la même chose. Chaque fois, j'échoue, et puis j'en veux à la terre entière. Surtout à celui qui m'as fait ça, je méritais pas de crever comme un vulgaire pantin qu'on balance de l'autre côté de la rambarde. Ça me rend amère. Je déteste tout le monde. Je déteste ma vie, je déteste ma mort. Peut-être que je me sentirai mieux quand mon crâne pourra enfin se briser. Quand le goût ferreux de mon propre sang remplira ma bouche. Parce que je trouverai une solution. Poison. Délivrance. Mais avant, une dernière danse avec la vérité. Il me la faut, on me la doit. Sans savoir, je ne partirai pas. Trop contradictoire, je me déchire. Ça m'épuise de tanguer, d'hésiter, de rester quand même. Je m'inflige trop de choses. Fichue, fichue semi-existence.
Onisim Vassilev
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Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 22:34
A VOUS LES AMOURS !
Peut-être que si vous commentez et que vous êtes mignons, la magie va opérer et vous reviendrez voir ce post. Si vous le méritez, une surprise se dévoilera sous vos yeux ébahis.
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Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 22:47
J'ai juste lu le mien parce que je suis sur mon téléphone mais. Toi qui a écrit cet OS sur Oskar je t'aime, il est parfaite dark emo ridicule et son nom devrait être Jean-Kevin Gothick, j'ai ri du bout à la fin, j'en pouvais juste plus, si je pouvais je t'offrirais des fleurs, sans déconner.
Lilith Whelan
♔ DURA LEX SED LEX
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Statut du sang : PurMessages : 254Date d'inscription : 11/02/2017Localisation : toujours dans ton ombre
Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 22:58
je suis juste ébahie.... c'est franchement... WOW QUOI j'ai pas tout lu bien sûr mais je compte le faire. Celui de Lilith m'a carrément foutu une claque. UNE VRAIE CLAQUE dans la gueule tellement c'était ça quoi. BRAVO A TOUS !
Edit : merci Dmitri!!!! C'etait magique de découvrir ta maniere de voir Lilith je suis vraiment tres tres contente que tu ai cerner les traits les plus importants de mon personnage <3
J'ai tellement ris pour celui de Deklan et de Priska mon Dieu xD
Dernière édition par Lilith Von Woodsen le Mer 29 Mar 2017 - 11:29, édité 1 fois
Ielisseï K. Voronov
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Statut du sang : PurMessages : 834Date d'inscription : 10/08/2016Localisation : Dans les environs de Sofia
Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 22:58
Je les ai survolés, je prendrai le temps de les lire en détail plus tard, mais ils ont tous l'air tops (et j'ai adoré le coup des répliques réellement prononcées xD c'est étrange et génial de les retrouver dans un autre contexte ! )
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Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 22:59
j'ai pas tout lu encore. mais. déjà :
Personne qui a écrit pour Zora sache que tu viens de ruiner mon maquillage parfaitement bien mis de fin de journée (aka je suis un panda maintenant et j'ai les yeux qui piquent parce que mon mascara n'est pas waterproof.) (non mais oh. Sache aussi que je te donne Zora. Tu est parfait(e) et genre t'as juste parfaitement réussi et wow je m'en suis pris plein la gueule et je plore voila. j'aime tellement c'est parfait et c'est nul de me trainer par les feels comme ça.
Voila tu es obligé de porter ce t-shirt que j'ai fais en pleurant pour la peine.
Sinon l'OS d'Oskar m'a tué bisous où est passé le respect ???????
EDIT : DARCY JE NE TE CONNAIS PAS JE NE SAIS PAS QUI TU ES JE VAIS TE STALKER A PARTIR DE MAINTENANT BISOUS JE SUIS AMOUREUSE DE TOI EPOUSE MOI STP ??????
Ludmila Horvath
❃ AD VITAM AETERNAM
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Statut du sang : pur (de pologne).Messages : 1284Date d'inscription : 15/07/2015Localisation : blinded by rage.
Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 23:04
Je pourrais t'écrire une ode à l'amour Zora, pour cet os que tu as fait sur Hemera. Je t'aime je t'aime je t'aime. :mailsy: Déjà, ton message est trop pipou, je te ferais bien des bisous. Tu as parfaitement saisi Hemera, et l'os est juste. terriblement. époustouflant. Pas besoin d'intrigue, cette boule d'émotions, c'est Hemera, c'est tout le personnage. C'est une pure merveille que tu as écrit.
Concernant l'os de Ludmila, je suis tout autant émue. Ma Hope, tu es géniale. Elle a été merveilleusement bien comprise, merveilleusement bien interprétée. Le dénouement, avec Maksim, est cruel, mais tragiquement beau. Je pourrais le relire encore et encore que j'en ressentirais les mêmes émotions.
Merci à vous deux, vraiment, merci.
Mention spéciale à l'os sur Arabella, Oskar tes doigts sont magiques et cet os est merveilleux, mon préféré d'entre tous. Chacun de vos os, de manière générale, est exceptionnel !
Zora, Darcy c'est Onisim.
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Ҩ Re: OS ► SWAP DE PERSONNAGES ! Ҩ Mar 28 Mar 2017 - 23:10
Waow j'ai adoré mon deux os Je crois t'avoir reconnue toi qui a écrit celui de Nikolaï, je verrais après cette réponse si c'était juste ou non et viendrais te lécher la joue mais c'est tout luiiiii j'adore j'adore j'adore Et celui de Priska mon dieu, ça m'a fait hurler de rire sérieusement, Darcy le mec conciliant avec Priska la folle, et franchement le coup des missiles de patates, je vais le proposer aux autres meneurs Merci à toi anonyme ( là par contre je ne sais pas qui a bien pu l'écrire ) pour cet os exceptionnel !