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 And the snakes start to sing ∇ AMASETH III

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Amatis Lestrange
♛ ABSOLUTUM DOMINIUM
Amatis Lestrange
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HOMINUM REVELIO ϟ
Statut du sang : purMessages : 610Date d'inscription : 29/12/2015Localisation : Sofia
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Ҩ And the snakes start to sing ∇ AMASETH III Ҩ Mer 25 Juil 2018 - 18:02

empty lovers

Do you feel the chill, clawing at the back of your neck? Did you really think that you could fix me? Don't say I'm better off dead, cause heaven's full and hell won't have me. Won't you make some room in your bed? Won't you take me out of my head?

   

   
Elle creuse Lilith, sous la surface là où elle sait que les mensonges se cachent. Des doutes plein les pupilles de sa prétendue amie, qui la crèvent, qui la saignent. N'oublie pas de quel côté tu es, Amatis. Toujours ce besoin de vérifier, de lui rappeler qu'elle la connaît un peu trop bien. Mais elle garde la tête haute la Lestrange, elle fabrique un sourire qu'elle lui vend de manière très convaincante. Peut-être que c'est parce qu'il est sincère, à vrai dire elle s'y perd. Encore quelques remarques subtiles qui font mal, encore la belle confiance que Lilith a placée en elle qui s'écaille. L'ancienne espionne lui répète qu'elle la croit pourtant, qu'elle sait qu'elle ne la trahirait pas, pas elle, pas comme ça. Pas pour ces gens-là. Des rats d'égouts, des ordures, des criminels. C'est plus son monde tout ça, pas vrai? Elle fait juste semblant, elle fait ce qu'on lui demande, comme avant. Seulement ce n'est plus Alazar qui lui murmure à l'oreille mais Lilith, alors c'est forcément différent. C'est forcément mieux. Moins dangereux.
Elle n'est pas aveugle pourtant, plus maintenant. Elle acquiesce, elle rassure, susurre les belles paroles qui réparent les fissures partout sur leur jolie amitié. Elle dit ce que Lilith veut entendre, promet qu'elle sait ce qu'elle fait. C'est pas grave si elle n'en a absolument aucune idée, si elle avance à tâtons depuis que le vieux Velikov la fait chanter. Elle trouvera un moyen de s'en tirer, pour l'instant ça lui va de n'être qu'une marionnette dont deux camps opposés se disputent les fils. C'est le rôle de sa vie, un script qu'elle connaît tellement par coeur qu'elle peut naviguer entre les lignes sans attirer l'attention. C'est le genre de risque qui la fait se sentir en vie, quand elle est perchée sur un fil tendu au-dessus du vide et que les flammes lui lèchent la plante des pieds. Elle aime ça, l'adrénaline, la brève incertitude juste avant la chute éventuelle, vertigineuse. Est-ce qu'elle va s'exploser les os en bas? C'est toujours les mêmes conneries qui l'amusent, qui l'animent.

Parfois elle se demande pourquoi elle se sent si différente, alors qu'au fond elle se nourrit toujours du même chaos. C'est un besoin moins pressant pourtant, c'est plus une sorte de passe-temps, une vieille habitude difficile à perdre. Elle s'éclate et ça la grise, mais elle trouve son oxygène ailleurs, dans les rires complices qu'elle partage avec sa soeur. Elle a plus ou moins trouvé un équilibre qui lui convient, ce n'est pas parfait mais pour l'instant ça lui suffit.
Elle pousse la porte du bar habituel et ledit équilibre manque de se casser la gueule quand elle le voit, assis au loin. Trop de gens lui bloquent la vue mais son regard s'est immédiatement frayé un chemin jusqu'à lui, attiré comme un aimant. Depuis trop longtemps ils se traquent, ils se chassent l'un l'autre, passent de prédateur à proie au gré de leurs humeurs. Quand elle le fuit il la rattrape et quand il lui échappe elle le retient. C'est ainsi qu'ils fonctionnent, ils s'appellent en silence et leurs regards déguisés se déshabillent dans le noir. Ils se font patienter sans jamais rien attendre, aucune promesse dans les yeux sombres de celle qu'il surnomme encore princesse. Ce n'est qu'un jeu qu'elle refuse de laisser devenir dangereux, elle respecte toutes les règles qu'elle s'est fixées au pied de la lettre. Trop peur de retomber dans le même piège que celui qu'il lui a tendu des années plus tôt, trop peur de redevenir la même gamine naïve qu'il a déglinguée un peu plus. Elle le laisse l'approcher juste ce qu'il faut pour la divertir, la faire frémir. Elle danse autour du feu en espérant ne pas se brûler.

D'un pas lent elle s'avance vers lui, s'installe à la place vacante à sa gauche sans même demander s'il attend quelqu'un. Quelque part elle sait qu'il n'attend jamais personne d'autre qu'elle, elle le lui a déjà fait remarquer dans un sourire en coin. C'est presque étrange d'avoir la certitude d'être importante là où elle s'applique à ne vouloir être rien d'autre qu'une illusion, qu'un nuage de fumée qu'il essaie d'attraper entre ses doigts le temps d'une soirée et qui se dissipe le lendemain matin. Elle se dit qu'il lui laisse trop de pouvoir, presque comme s'il savait qu'elle n'oserait plus s'en saisir tout à fait, qu'elle faisait juste semblant d'être restée la même. « Ça fait longtemps. Je présume que je te manquais. » Ses prunelles se glissent langoureusement dans les siennes, elle bat des cils comme pour chasser l'ennui. C'est dingue comme tout peut la lasser à part lui. A quel point pense-t-elle encore jouer la comédie?
Il la fixe de son regard trop clair Seth, ça fait un moment qu'il n'a plus peur de ce qu'elle peut lire à l'intérieur. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi il ne se débat plus lorsqu'elle s'accroche à sa peau sans jamais le toucher, pourquoi il n'essaie plus de gommer les marques qu'elle laisse partout sur sa vie. Il la laisse venir, marche dans chacun de ses petits jeux mais elle voit bien qu'il en crève dès qu'elle s'éloigne. Elle est bien incapable de partir trop loin de toutes façons, à chaque fois elle revient, sans trop comprendre ce qui la ramène sans cesse vers lui. Elle secoue la tête comme pour s'empêcher d'y voir clair, attire l'attention d'un serveur un peu plus loin. « Ce très cher gentleman va m'offrir un verre, amenez-moi un whisky pur feu. Merci. » Elle reporte son regard vers Astankov, pousse un léger soupir ; elle a déjà tout oublié de son énième dispute avec Lilith. Mais dans ses yeux à lui quelque chose lui échappe, elle le sent plus froid que d'habitude. Alors doucement elle s'approche, son corps tangue dangereusement vers le sien et son visage stoppe sa course à quelques centimètres de celui de Seth. Elle voudrait qu'il vienne se taillader les sentiments contre les lames sur ses lèvres. Mais elle recule un peu, juste assez pour ne pas céder la première à cette tentation qui lui dévore la chair. « Alors… Où est-ce que tu étais passé? Pas loin de trois semaines de tranquillité, je commençais presque à m'ennuyer.»

   

   
CODAGE PAR AMATIS
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Seth Astankov
✝ ABYSSUS ABYSSUM INVOCAT
Seth Astankov
✝ ABYSSUS ABYSSUM INVOCAT

HOMINUM REVELIO ϟ
Statut du sang : Sang MêléMessages : 20Date d'inscription : 10/08/2017Localisation : Sofia
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Ҩ Re: And the snakes start to sing ∇ AMASETH III Ҩ Sam 4 Aoû 2018 - 17:41

Même le marché fructueux de l’Iskra ne lui permet pas d’oublier. Les années se sont écoulées comme autant de gouttes d’eau, sans qu’il les voie. Il est resté le même, Seth, exactement le même durant tout ce temps. Silencieux, renfermé, consciencieux et cruel, daignant accorder son temps à un autre marché que celui du crime, depuis que les derniers vestiges des meurtriers de sa famille se sont retrouvés derrière les barreaux. Il ne perd pas de vue son objectif, et ça il le jure devant les prunelles vieillissantes d’Hestia. Elle le fixe comme si elle voyait un fantôme, puis un doux sourire se dessine sur son visage ridé. Sa main tremblante caresse lentement sa joue. Comme tu es beau mon fils, et comme tu es fort. Il dominera le monde un jour, elle le sait ; malgré tous les obstacles qui se mettront sur sa route, Seth saura toujours rebondir. Il grimace, le chasseur de mangemort, le chimiste, il grimace à cause de la douleur qu’engendre cette communication pourtant si importante à ses yeux. Hestia ne lui laisse pas le choix, elle n’ouvrira plus jamais la bouche. Elle a fait ce serment des décennies auparavant et désormais, le tumulte de ses pensées n’est audible que pour celui qui a le pouvoir de les écouter. Elle le manipule, le modèle comme une poupée docile. Elle lui murmure des félicitations qui flattent son orgueil et creusent un peu plus profondément le puits de sa culpabilité. Parce que malgré ça, il est incapable d’oublier.

Ses grands yeux sombres et sa fuite, sa supplique. Il y a trop de choses que tu mérites, et que je ne pourrais jamais t’offrir. Car derrière le regard déterminé de sa mère, le feu de la vengeance brûle encore quand elle lui murmure dans son esprit comme il est le fier défenseur de sa famille. Un double-jeu qui le déchire, qui le détruit. Il est avec Hestia, mais il ne pense qu’à elle, dissimulant ces pensées derrière un épais mur d’acier. Il ferme les yeux sous la caresse maternelle glissant dans ses cheveux noirs, celle de ses mots résonnant dans chaque petite parcelle de son âme. Je suis si fière de toi. L’épée vengeresse de notre sang. Elle croit en lui, sa chère mère qui n’a jamais eu de cesse que de l’aimer depuis sa naissance. En silence, Seth laisse sa main, posée sur le bras du fauteuil, se diriger doucement vers une autre, plus frêle, plus froide. Hestia avait toujours eu le coeur en hiver. Celui de Seth, grâce à Amatis, se dirigeait lentement vers l’été.

***

Il fait tourner l’alcool dans son verre, pensif. Les années qui se sont écoulées ont eu exactement la même saveur, un goût amer de cendre sombre. Déchiré entre un devoir et un autre, entre l’envie de s’enfuir et celle de se jeter à ses pieds. Il fronce les sourcils, assis au fond du bar comme une misérable âme en peine. C’est toujours ce qu’il a été au final, n’est-ce pas ? A peine une ombre, cachée sous le manteau de sa haine, ce qui a toujours fait battre l’organe atrophié dans sa poitrine. Parfois, il le serre entre ses mains, y cherche une échappatoire ; et puis ça s’enfuit, comme ça, comme de la poussière, comme les restes de son avenir qu’il a consacré à une cause à laquelle il n’est plus capable de croire. Quand elle arrive, il ne relève pas immédiatement la tête. Il n’a pas besoin de la voir pour savoir que c’est elle, quand sa cape nocturne projette un parfum envoûtant jusqu’à ses poumons, qu’il inspire sans même le vouloir. C’est comme un automatisme, à chaque fois que sa présence féline s’impose à elle. Il sait qu’elle est là avant même de la regarder. Ce jeu auquel elle joue, il n’y participe plus. Il la laisse poser ses marques invisibles sur sa peau, s’amuser du manque brûlant qui lui enflamme la poitrine, de ces mots qu’il n’a jamais été capable de lui dire. Il l’attire quand elle s’en va, incapable de faire autrement, puis il la laisse revenir, quand elle sent qu’il s’enfuit un peu trop loin. Cette fois, lequel des deux chassera l’autre ? Quand leurs regards se croisent, il sait que ce sera elle.

Elle s’installe près de lui et il reste silencieux, posant lentement son verre sur la vieille table de bois. Il attend, Seth, comme il attend chaque sentence lorsqu’elle ouvre la bouche. Chaque parole d’Amatis est grinçante et suinte l’amertume, la supplique aussi. Un non-sens qu’il n’a plus envie de déchiffrer. Hestia a encore été suffisamment convaincante. « Ça fait longtemps. Je présume que je te manquais. » Il ne répond rien qu’un évidemment silencieux, qu’il réfrène. Elle sait déjà tout ça, elle sait et elle s’en amuse, de ce besoin frénétique de la retrouver. Il ne veut pas lui donner cette satisfaction. L’épée vengeresse de notre sang. Si seulement il avait pu tout lui dire.

Mais il a toujours préféré le silence, Seth, c’est sa meilleure arme. Lire dans l’esprit des autres lui a suffisamment appris pour savoir ce qu’il faut garder pour soi. Enfermer quelque part, et jeter la clé. Même si ça le détruit, à chaque fois qu’il la retrouve, de ne pas être capable de faire ce choix. Alors il la regarde, simplement, il la dévore des yeux comme à chaque fois, et il la trouve belle.

Elle fait signe à un serveur et il serre les dents, nerveux par sa simple présence. Pourquoi reviens-tu, si tu me hais ? « Ce très cher gentleman va m'offrir un verre, amenez-moi un whisky pur feu. Merci. » Il hausse un sourcil, mais laisse un sourire amusé s’étirer sur ses lèvres fines. C’est ça qu’il aime chez elle, cette pointe d’insolence, cette lame acérée d’irrévérence qu’elle brandit aux yeux du monde. Il l’aime, elle et son air assuré, ces secrets qui brillent sans ses prunelles sombres. Il l’aime, et il l’aimera toujours. ça l’amuse beaucoup, la Lestrange. Dans cette torture, elle trouve enfin le goût agréable de la vengeance. Elle se rapproche et il ne bouge pas, fixe, incapable d’esquisser un geste pour la repousser. Elle bat de ses longs cils, la garce, et il n’a qu’une envie : la posséder encore. Mais elle recule, c’est infime, assez pour qu’il le sente, pour qu’il n’esquisse pas le moindre geste. Sorcière.

« Alors… Où est-ce que tu étais passé? Pas loin de trois semaines de tranquillité, je commençais presque à m'ennuyer.» « Oh, vraiment ? A croire que je commence à avoir de l’importance, dans ta vie. » grince-t-il, amer, avant de reprendre une gorgée de son verre. L’alcool lui brûle l’oesophage mais il s’en moque, ça lui rends un peu de conscience, contre toute attente. Il repose le verre, prend appui contre le dossier de sa chaise. Ses yeux givrés la fixent, la distillent, lentement. L’a-t-elle vraiment attendu ? Cette question le hante, soudain, alors qu’il s’efforce de prendre un air détaché. Sauver les apparences, encore et toujours. « J’étais à Londres. » lâche-t-il, détournant le regard. Ce n’est pas la vérité, mais ce n’est pas un mensonge non plus. Jamais le nom de sa mère n’a été évoqué entre eux, Amatis sait-il seulement qu’elle en a une ? Que sait-elle exactement de son histoire ? Jamais il ne s’est posé la question. Et si elle savait ? Si elle savait, et que malgré cela, elle continuait à le torturer ?

Cette pensée s’impose à lui alors qu’il serre les dents, nerveux. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire de toute façon ? Qu’est-ce qu’elle peut en avoir à foutre, de l’endroit où il s’est rendu pour se cacher d’elle ? « Des affaires. Pas très important. Ni digne de ton intérêt, j’en ai bien peur. » Il la fixe, un demi-sourire aux lèvres. Sa main se saisit de nouveau de son verre, nonchalant. Il prend une gorgée, longue, puis tire un paquet de cigarettes de sa poche. « Très touché que tu prennes des nouvelles. Est-ce que tu serais tombée malade ? » Tirant une bouffée du bâtonnet de tabac, il baisse les yeux, une petite seconde. Puis la punaise de nouveau. « Et toi ? Tu as une raison de venir ici autre que me dire bonjour ? »
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