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 We sat on the edge of worlds today ♠ Luciden I

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Eden Svetkova
♠ AD ASTRA PER ASPERA
Eden Svetkova
♠ AD ASTRA PER ASPERA

HOMINUM REVELIO ϟ
Statut du sang : Née-moldueMessages : 9Date d'inscription : 10/06/2018Localisation : sofia
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Ҩ We sat on the edge of worlds today ♠ Luciden I Ҩ Mar 7 Aoû 2018 - 23:53

Il y a ces journées démentes, lumineuses qui étincellent comme des diamants.
Dommage qu’elles en aient le tranchant.

Elle scintille Eden dans sa robe blanche, elle regarde les gens danser, s’entrelacer dans la nuit d’été. Il y a des contradictions qui abîment un peu son cœur, l’allégresse et l’envie, la joie douce et les larmes qui coulent le long des cils. Il serait si bon de les rejoindre. Même dans ce monde auquel elle ne comprend pas grand-chose elle pourrait trouver le bonheur si on la laissait se glisser dans la foule et en attraper le bonheur, laisser l’amusement soigner ses plaies au lieu de les infecter. Robe blanche, jambe traînante. C’est un accoutrement imparfait qu’elle emmène partout avec elle depuis quelques semaines, c’est difficile de se sentir entière quand une part de soi vous a abandonné. Alors elle se souvient Eden, du temps où elle était encore libre, encore intègre, qu’elle planait au dessus du monde, au dessus des gens. C’était un rêve gratuit qu’on lui avait offert et qu’elle pouvait se permettre de vivre chaque soir, sans se lasser. Jusqu’à ce qu’elle croise cet homme sur la jetée, que son regard suffise à brûler sa vie en intégral. Elle se souvient du moindre de ses traits, imprimés dans son esprit, c’est trop grand trop intense, toutes les questions que ça remue. Même dans le monde magique, on est pas censé connaître le destin des gens, elle a beau fouiller dans ses souvenirs Eden, il ne lui semble pas qu’Enora ait mentionné cela. Ne t’envole pas ce soir. ça lui perfore le cœur un peu plus à chaque fois, la voix qui tonne dans son esprit, cet avertissement qu’elle a préféré ignoré jusqu’à heurter le sol.

Il y a eu l’éveil et la douleur, toujours la même, celle logée dans son ventre, dans son cerveau, celle qui a éclipsé le mal de sa chair, de ses os, silhouette meurtrie qui s’endormait tous les soirs dans un fauteuil usé, recroquevillée dans sa propre incapacité. Elle se souvient de l’humiliation, du sentiment qu’elle n’y arriverait plus jamais, quand même s’accrocher à une corde lui paraissait trop, elle se revoit en grand écart, ballottée misérablement, glisser encore et encore, mécanique désaccordée. Et puis le regard des autres, ce poison glissé dedans : la pitié, oh la pitié c’est ça qui l’a achevée.

Il y a huit jours pourtant, elle a osé. Elle est entrée dans son monde tant fantasmé, ce monde auquel elle n’avait jamais vraiment admis appartenir avant de comprendre que peut-être elle pourrait y trouver le moyen de guérir. Mais pour l’heure tout lui donne le tournis. Perdu dans son imposture elle se contente d’acquiescer lorsqu’elle manque de repère, tentant vainement de saisir les usages des lieux, le langage et les gestes qu’il convient de répéter. Ça fait mal parfois, d’être seule à nouveau, étrangère, mais c’est enivrant aussi, pouvoir enfin s’éloigner de ce cocon qu’elle n’a jamais osé quitter. Sur tous ses dessins se reflétaient ses désirs de voyage et de découverte mais chaque fois qu’elle souhaitait annoncer son départ, quelque chose l’en empêchait, la peur et l’amour entremêlés, liens dorés accrochés à ses poignets. Comment aurait-elle pu tout abandonner, avant ? Sa famille et l’ivresse des soirées, toute ces heures passées à répéter pour briller quelques instants? étoile éphémère mais assez lumineuse pour se lover à tout jamais dans les esprits.

Elle soupire. La foule se disperse, minuit passé, il serait temps de rentrer. Petite souris dans la fête, Eden elle voit la nuit se promener sur sa peau, la lune la repeindre tout en argent. C’est beau et la submerge un peu, les couleurs qui se figent sur la pâleur de son épiderme, ça lui rappelle ses costumes et les perles sous ses yeux, ça déchire son cœur à nouveau. Respire. La jeune femme se lève, laborieusement, reprend tranquillement le chemin vers son hôtel. Pas après pas, surtout ne pas relâcher son attention. Elle se sent lourde, un poids mort, même plus capable de se mouvoir correctement. Alors qu’elle s’enfonce dans le ventre de Sofia, elle peine à reconnaître les rues, le cœur battant la jeune femme comprend qu’elle s’est égarée. Des pas cognent derrière elle, son instinct lui hurle de se cacher ou d’accélérer, sa raison lui murmure que peut-être ces gens pourraient l’aider à retrouver son chemin. Mais avant qu’elle ne puisse se retourner, quelque chose la percute et la déséquilibre. Elle chute, heurte le sol encore une fois. Maléfice, ses deux jambes immobilisées, elle est comme ligotée Eden, incapable de les regarder. Pourtant, elle entend déjà trois rires gras résonner.

C’est valser au bord du vide, des abîmes en ballet qui battent dans son cœur.
Et cette peur, cette peur étrange, envahissante qui tambourine dans sa poitrine.
Tu es seule maintenant.
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Lucian Aslankov
♠ AD ASTRA PER ASPERA
Lucian Aslankov
♠ AD ASTRA PER ASPERA

HOMINUM REVELIO ϟ
Statut du sang : mêlé. il n'a de toute manière jamais comprit en quoi cela pouvait être une gêne.Messages : 56Date d'inscription : 23/02/2018Localisation : loin dans l'éther de ses visions
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Ҩ Re: We sat on the edge of worlds today ♠ Luciden I Ҩ Sam 18 Aoû 2018 - 22:26

Il ne sait pas trop ce qu'il est venu chercher ce soir.
Y'a pas de sens à tout ce qui se passe dans sa vie depuis quelques temps, de toute manière. Il imagine des jours meilleurs au fond de son verre qu'il fait tourner entre ses doigts. Le liquide ambré s'agite, quelques gouttes s'échappent. C'est drôle, cette impression constante qui lui colle à la peau. Celle que son existence est un peu comme un château de carte ; à chaque fois qu'il la croit solide, elle s'écroule. Il en a passé des nuits sans sommeil. Des nuits sans rêver. Des nuits Blanches aux pensées noires qu'il n'a pas su laisser sur l'oreiller. Rien n'y a fait ; le bruit du silence lui crève le coeur à chaque fois. Et puis, on ne chasse pas des images. On ne résorbe pas des absences. Il y a des  brèches invisibles qui se creusent au fond des entrailles, impossible à combler. Alors on se contente de vivre avec, de colmater les fissures assez solidement pour que cela ne s'étende pas. On ne fait pas taire toutes ces résonances, ni les souvenirs qui hurlent lorsque le soleil se couche ou se lève. On l'entend toujours : cet écho persistant de tout ce qui a été perdu.

Lucian a l'univers entier tatoué sur le coeur, parce qu'il n'a pas envie d'oublier chaque combat qu'il a livré, ni les cicatrices que ça a laissé. Il sait que le sang n'est plus une couleur. Il sait que le sang est synonyme de douleur. Et pour lui, il a surtout le goût de la rancoeur. Et il se refuse à céder, à abandonner, à abdiquer. Lucian lutte. Il rafistole les morceaux brisés avec sa rage et sa volonté. Il recoud ces déchirures qui ont révélé ses faiblesses ;  tous les petits fils qui se sont arrachés, toutes ces taillades qui ont laissé de larges plaies. Il raccommode : même s'il sait qu'a la fin il ne restera qu'un patchwork informe de toutes ses coupures. C'est toujours mieux qu'un Linceul.

Lucian regarde le monde s'agiter autour de lui. Avec la sensation de ne pas en faire partie. C'est comme un manège, tournant de plus en plus vite, sans qu'il ne puisse en descendre.  Il y a des rires, des cris, des chants, tout ces gens qui se sentent vivants, ivre de leur existence. Comme si rien ne pouvait arriver. Comme si demain n'existait pas. C'est peut-être ce qu'il est venu chercher : quelques illusions rassurante pour oublier un moment la vérité acerbe. Peut-être espère t-il se sentir moins seul dans le flot de personnes qui le submerge. Il réfléchit un peu, pose son regard sur les femmes et les hommes dépourvus de contraintes ; il y a tant de différence autour de lui, des histoires qui se découpent et s'entremêlent les unes aux autres, quelques âmes qui se frôlent le temps d'une nuit pour oublier qu'au matin le temps aura saccagés leurs soupirs. Non. Il est venu ici pour se souvenir ce qu'il tient à protéger : la liberté.
Alors oui. Il ne sait pas comment le monde continue de tourner, parfois même il se demande s'il est monté à l'endroit. Il ne peut pas imaginer un seul instant que le foutu mécanisme qui anime la rotation de la terre soit parfaitement huilé. Et pourtant. De certains regards, de certaines paroles, on ne guérit pas ; malgré les séparations, malgré les tragédies, il reste toujours quelque chose à garder pour continuer d'y croire, même un peu.C'est une fois qu'on s'est perdu, qu'on fini par se trouver. Il lui aura fallu ça pour sortir de sa torpeur. Alors, c'est un sacrifice qu'il ne veut pas avoir offert pour rien.

Lucian boit le fond de son verre. Il n'y trouve pas le réconfort qu'il espérait mais quelque chose au fond de lui crépite. Ça fera l'affaire. Il est tard, mais trop tôt pour rentrer encore. De toute façon, à part des idées délavées dans un lit froid, rien ne l'attend chez lui. L'image du jeune garçon traverse alors son esprit ; Mihaël a retrouvé le sourire depuis quelques temps. Le garçon passe beaucoup de temps avec Emilia, si bien que Stefan a proposé de le garder certaines fois. Savoir que l'enfant peut encore vivre son innocence réchauffe quelque peu le coeur de Lucian.  
Il songe à cette nuit où leur deux vies se sont étroitement liées. Il se remémore le sang, les larmes, les cris et la peur. Et cet enfant, au milieu, son destin brisé au pieds du cadavre de sa mère. Sa mâchoire se crispe ; ils paieront tous. C'est une promesse gravée dans son coeur qu'il se refuse à trahir même si pour ça il doit en périr. Car la justice ne se trouve dans aucune autre loi que celle de la vengeance.

Une chevelure attire alors son attention. Lucian se fige. La silhouette est fine, les cheveux tombent en cascade dans son dos en quelques boucles sauvages. Elle passe sans qu'il ne puisse la voir. Milena. Pense t-il instinctivement avant de se rendre compte de l'aberration de cette pensée. Et puis, elle tourne la tête, un peu perdue parmi la foule qui la dévore sans ménagement et Lucian découvre son visage, estomaqué. La fille du ciel. Il la dévisage les quelques secondes où son regard peut encore découper son portrait. Aspiré par son image, Lucian se laisse porter par tout ce qu'elle raconte sur chacun de ses traits. Une histoire fascinante qu'il aimerait peindre, peut-être. Quelque chose s'est éteint dans ses yeux depuis la dernière fois où son chemin a croisé le sien. Elle paraît si   vulnérable au milieu de tout ce monde qui se meut. Il devine, amer, que sa prédiction s'est réalisée. Il se souvient de ses mots. Ne t'envole pas ce soir. Murmuré à son oreille, presque comme un chuchotement auquel elle n'a pas voulu croire, fermement accrochée à ses rêves. Ce jour où il n'a été qu'une ombre, un messager du destin qu'elle doit désormais répudier. Une corneille de malheur. Ne t'envole pas ce soir. Il se souvient de ça et il se souvient de sa beauté lumineuse, et scintillante, comme un diamant au milieu des pierres brutes. La fille du ciel, enveloppée de poudre d'argent et de filament de d'or.
Pourtant, il est incapable de détourner son regard. Lucian n'avait jamais cru que l'on puisse admirer autant de beauté dans tant de tristesse dissimulé derrière deux grand yeux ébahis par un spectacle duquel elle espère être invisible. Mais elle n'est pas transparente ; on ne peut demander à une étoile filante de passer inaperçue dans un ciel d'encre. Il y a dans les cassures de son visage, un éclat sélénite qui l'enveloppe d'une délicate étole de pureté. Et cette aura. Cette discrétion  poussée à l'extrême. Ce malaise perlé qui le renvoie à sa propre sensation de solitude. Alors, lorsqu'enfin il s'aperçoit qu'il lui est impossible de la laisser partir, il tente de la rattraper. La foule s'éclate, le pousse un peu. Il titube et trébuche, ses yeux perdent le contact visuel de ce mirage qu'il croit déjà évaporé. Mais il la cherche encore. Chaque particule de son corps lui hurle que ce soir, il ne faut pas qu'il la laisse s'envoler.
Alors, évidemment, il n'arrête pas. Son regard se pose sur chaque boucle qu'il croise, chaque visage qu'il peut apercevoir. Lucian court, sans savoir où chercher. Il se sent idiot, parfaitement stupide à poursuivre cette femme dont il ne connaît rien. Jusqu'à ce que des rires résonnent dans une rue.

Intrigué, Lucian s'avance. Elle est là, étendue par terre, les regard disloqué par la peur. Au dessus d'elle 3 hommes la gorge déployée qui ne remarquent pas la présence discrète du rebelle. Le sorcier sent la rage venir calciner le reste de sa raison. De douloureux souvenirs refont surface ; Il pense à Milena, s'il avait été là. À Mihaël, s'il était arrivé plus tôt. Il repense à toutes ces fois où il est arrivé trop tard. A toutes ces vies brisées à cause de la malveillance humaine. C'est trop pour lui. Trop qu'il ne puisse supporter. Il n'y aura aucune injustice ce soir. Il n'y aura aucune tragédie cette nuit. Rapide, il sort sa baguette et jette un premier sort sur l'un des 3 hommes qui s'écroule au sol, évanoui. Les deux autres n'ont pas le temps de réagir que Lucian attrape déjà la nuque de l'un d'entre eux et cogne violemment son visage contre le mur face à lui. Un craquement sourd d'os qui se brise, suivit d'un cri résonne dans la ruelle,Mais Lucian frappe une nouvelle fois, faisant taire le hurlement. Tandis que le deuxième homme tombe lourdement par terre, assommé, le troisième misérable sorcier se jette sur le dos de Lucian et tente de l'étrangler avec son avant bras.  La respiration coupée, Lucian peine a rester debout. Il sent alors une douleur lancinante sur son épaule et devine qu'un sort vient de lui transpercer l'omoplate. Il retient un cri et regroupe les forces qui lui reste pour faire basculer le sorcier en avant et lui décocher un coup de poing qui l'immobilise au sol.   Promptement, Lucian sort sa baguette « Stupéfix ! ». Haletant, Lucian se redresse difficilement et passe une main sur son épaule d'où un épais liquide rouge coule désormais. Lentement, il s'avance vers la jeune femme, s'accroupit à son niveau, la baguette pointé sur ses jambes, et fait disparaître le maléfice. «  Est-ce que tout va bien ? » dit-il doucement, un peu maladroit sans vraiment que lui dire. Son regard sombre se pose sur son visage, elle l'observe, et c'est comme si elle cherchait mille réponse dans la prunelle de ses yeux. «  Tu risques d'être engourdie encore quelques heures. » Il évite son regard, observe ses jambes et pose une main sous genoux puis sous ses bras ; Sans un mot, Lucian décolle la jeune femme du sol. «  Il ne vaut mieux pas que nous restions ici. ». Il fixe un vertige. Se dégage de ses pensées, un peu, pour pouvoir lui venir en aide. Quelque chose chez cette fille le touche. Peut-être est-ce les failles qu'il voit luire derrière ses iris lui rappelant ses propres erreurs. Peut-être est-ce cette allure qu'elle dégage. Peut-être est-ce  ce sentiment d'être en partie responsable de ce chagrin qu'elle porte en crois sur ses épaules. Peut-être est-ce autre chose. Mais, il y a à cet instant, une certitude absolue ;  un trouble contre lequel il ne peut lutter s'est installé. " Je ne pensais pas te revoir  un jour." .
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