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 In your dreams you’ll see us falling ♠ Zabensen

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Blaise Zabini
Ҩ LUX IN TENEBRIS
Blaise Zabini
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HOMINUM REVELIO ϟ
Statut du sang : Pur, bien entenduMessages : 472Date d'inscription : 16/11/2016Localisation : Durmstrang
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Ҩ In your dreams you’ll see us falling ♠ Zabensen Ҩ Mer 25 Juil 2018 - 0:55

L’image lui revient pleine de trous, de déchirures, avec le goût d’un songe étrange ayant trouvé le moyen de perforer la réalité. Souvenir douceureux d’une scène à laquelle il peine toujours à croire même en sentant le métal froid de la clef crisser entre ses doigts. Zharka Velikova ne lui a pas fait payer son affront Mieux encore, elle lui a offert une chance de se démarquer davantage, de briller assez pour que la nuit entourant ses épaules puisse enfin se laisser bercer, trouver une utillité. Un laboratoire luxueux, des moyens presque illimités, tout ressemble trop à un piège pour qu’il ne laisse l’allégresse le déborder, il attend, patiemment de cerner quel prix il lui faudra payer. Elle l’intrigue Zharka, personnalité sinueuse, tranchante, imprévisible mais il sait Blaise, dans son monde personne ne s’élève par hasard, il faut que quelque chose ait cassé un l’intérieur, que les frontières mentales perdent le peu de sens dont elles disposaient. Il lui faudra redoubler de vigilance, analyser chaque mot, chaque geste, chaque détail pour ne pas se laisser dépasser et subir le destin qui aurait déjà du être le sien.

Ses pas le mène vers la lourde porte de bois, il hésite un instant, happé par le sentiment que quelque chose de plus va s’effacer lorsqu’il la franchira, à force de tanguer sur les limites c’est sûrement le moment de basculer. Cadenasser son cœur mille fois pour ne plus jamais en voir la couleur, rouge sombre sur les mains puisque tout prend de l’ampleur. On lui demandera bien plus qu’améliorer l’iskra, on le jettera dans les griffes acérées de son propre génie, à disséquer son âme et le corps des autres, en rassembler tous les morceaux dans la masse informe du savoir. Jusque là il a agit en se basant sur la théorie, sans expérimentation humaine réellement dangereuse, ici on lui fournira des cobayes à qui il pourra faire bien plus que quelques prélèvements. C’est entêtant, le pouvoir, l’absence de limite, vertigineux, c’est entrer dans le monde autour duquel il tourne depuis tant d’années, une suite qui ne pouvait être écartée.

La porte pivote, ouverte sur une pièce étonnamment lumineuse pour son utilité, parfaitement claire, rangée, tout semble dangereusement bien en place. Pas de piège, juste le champ des possibles qui s’élargit, étourdissant. Un bruit lourd se fait entendre, puis une voix, une voix stridente, coupante, émanant d’une autre pièce située bien plus loin, loin de la lumière chaleureuse qui s’étire sur les lieux. Il y a un être humain dans le laboratoire. Un sang-noir, comme lui, la différence c’est qu’elle est dans sûrement dans une cage. Des hurlements, encore, plus fort, plus distincts, des coups sourds comme si elle cherchait à briser ce qui la maintenait prisonnière, et cette voix, toujours cette voix, qui réveille des échos, qui le projette cinq années en arrière. Et soudain tout fait sens, une lame froide lui traverse l’esprit, jette du gel dans ses pensées. Hedda. C’est entêtant, le pouvoir, l’absence de limite, vertigineux. Il y a cinq ans il y avait Hedda, Hedda et la perfection factice dont elle se parait, Hedda et son désir de surpasser, ambition dévorante qui l’abîmait, l’empoisonnait. Il y avait la colère, les moqueries, le mépris mutuel, la rivalité saccadée qui les poussaient à se dépasser, lui avec nonchalance elle avec sa profonde intensité. Pas d’amitié, d’attirance dissimulée comme dans les histoires, juste le désir brut de finir par effacer l’autre, la foudre contre la glace, Iceberg et Eclair clans opposés mais unis dans la victoire. Elle avait tant paradé la Norvégienne, éphémèrement avant qu’ils ne finissent tous traqués de la même manière. L’un et l’autre s’en étaient plutôt bien tirés au départ, mais aujourd’hui Hedda c’est toi qui est dans une cage. Il ne sait pas s’il aurait préféré ne pas la connaître ou si ça l’indiffère mais ça le fait sourire de l’entendre s’agiter, toujours combattive, ardente Hedda, ça se voit qu’elle n’a pas l’habitude de la captivité, que ça vient tout juste de lui tomber dessus. « Les appartements de la Princesse Sørensen ne sont pas à son goût ? » Innocence feinte, fausse bienveillance, il y a l’envie de rire qui se propage lorsqu’il attrape son regard, que l’incompréhension la fige quelques secondes. Elle est dépassée Hedda, les idées semblent s’être évadées de son esprit et flotter autour de son visage, il pourrait presque les voir danser. Alors elle secoue imperceptiblement la tête et se remet à hurler de plus belle. Sans l’écouter, il oscille Zabini, il y a le désir de commencer, d’avancer, de se surpasser et puis le sentiment envahissant que la jeune femme ne le mérite pas, une empathie stupide qui lui donne envie de reculer. Jusqu’où sera-t-il prêt à aller, à briser, à déchirer pour faire avancer ses recherches ? Pourquoi est-ce qu’il y a ce sentiment de malaise dont il ne peut se défaire, qui lui murmure que tout ce qu’il s’est plu à imaginer ne sera pas si facile à réaliser ? Il n’a pas la chance d’éprouver du bonheur à regarder les autres souffrir Blaise, ça aurait sûrement été bien plus facile, plutôt que de se laisser embourber dans ce dégoût au goût de sable mouvant.

La violence des mots le frappe enfin, chasse ses doutes, ses barrières. « Je suis flatté que tu sois si heureuse de me revoir. » Il le lit dans ses yeux, le venin va s’échapper, fulgurant, s’écraser contre l’armure et s’y étaler pour trouver une faille. Encore faudrait-il qu’elle soit capable de le toucher. « Inutile d’essayer de te faire remarquer ici, il n’y aura personne pour te féliciter. On va passer pas mal de temps ensemble, donc si tu pouvais commencer par être moins bruyante, je suis certain qu'on pourrait finir par bien s'entendre. »  Ses yeux divaguent un instant vers les instruments que Zharka lui a confié. Sans trop savoir pourquoi, il se surprend à espérer pouvoir gagner du temps, ne pas avoir à les utiliser trop rapidement. Croisent ceux de la jeune femme, qui les a repérés elle aussi.
A quel moment ont-ils perdu le sens ?
Sûrement qu’ils seraient devenus brillants si l’Ox ne s’en était pas mêlé, brillants.
Pas séparés par des barreaux de fer et la certitude de voir l’un d’entre eux se muer en tortionnaire.

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Hedda T. Sørensen
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Hedda T. Sørensen
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Statut du sang : plus que pur.Messages : 443Date d'inscription : 05/04/2015Localisation : quartier des sang noirs
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Ҩ Re: In your dreams you’ll see us falling ♠ Zabensen Ҩ Sam 28 Juil 2018 - 16:51

you'll see us falling
HEDDA SORENSEN & BLAISE ZABINI

« All the beauty in your face when all the anger separates us. Smile when you’re not afraid to die, But I’m afraid with each goodbye. Lost the sun above my head, Lost myself in things I said. »
Ses doigts s'enroulèrent autour des barreaux d'acier, comme pour s'imprégner de cette infâme réalité. Elle avait du mal à y croire, Hedda. L'échec lui faisait toujours mal au creux de l'âme, là où rien d'autre ne remuait plus fort que les couteaux qui savaient précisément quelle plaie rouvrir. L'humiliation d'avoir été capturée lui brûlait les joues, rougies par une colère à peine contenue. Elle avait perdu la main, n'était plus aussi familière qu'avant avec les menaces suspendues au-dessus de son crâne, prêtes à le fendre en deux. A force de vivre dans son palais d'argent, elle ne savait plus vraiment ce qu'il fallait faire pour survivre à l'extérieur. Sa belle armure, autrefois si rigide, s'était peu à peu ramollie. Elle avait perdu l'habitude des coups durs de la vraie vie, celle qu'on ne passait pas à recracher les jolis mots qu'on nous soufflait. Fille postiche, demoiselle qui se tape l'affiche. Elle avait toujours rêvé d'occuper cette place-là dans la société pourtant, devenir quelqu'un d'important, quelqu'un qu'on citerait en exemple. Mais à trop absorber de douces illusions dans son royaume doré, elle avait fini par oublier à quel point tout était noir et affreux tout en bas. Il était si facile de se sentir intouchable, loin de la misère des rues et des cris de ses semblables.

Ça la rendait profondément amère, de s'être fait traîner jusqu'ici comme si elle n'était qu'une vulgaire sang-noire dont on pouvait disposer à sa guise. Elle ne serait pas leur victime, elle ne l'avait jamais été. Elle avait toujours considéré que tout était une question de choix dans la vie, qu'il suffisait de prendre le contrôle sur son destin et de l'agripper de toutes ses forces pour ne surtout pas l'autoriser à s'échapper. C'était ce qu'elle avait réussi à faire jusqu'à présent, bien que quelques éléments perturbateurs s'étaient invités au programme ; elle avait toujours su rebondir, s'adapter, s'ajuster. Petit caméléon navigant entre les jours, les mois, les années. Elle s'était battue pour obtenir chaque miette de la réputation qu'elle détenait à présent, n'avait jamais rien laissé au hasard.
Alors pourquoi avait-elle décidé de s'aventurer dans les bas quartiers, pourquoi avait-elle risqué de tout gâcher, de se bousiller? Princesse anesthésiée, lassée par sa petite vie trop lisse, trop bien rangée. Elle n'était pas si hermétique aux dangers, avant l'Ox et tout ce merdier. Elle n'était pas si mécanique, poupée métallique vomissant des paroles automatiques. Besoin de se sentir exister, de hurler qu'elle en avait assez de n'être que leur docile marionnette. Comme un désir violent de couper les fils, de les arracher avec les dents.

Elle plaqua tout son corps contre les barreaux, gueula un peu plus fort pour qu'on la relâche. Au fond toute cette rage faisait juste fondre la glace, et quelque part ça lui rappelait tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle avait accepté de ne plus être. Et puis la porte au loin s'ouvrit d'un coup, laissant se dessiner à l'horizon une silhouette sombre, tranchant avec la lumière aveuglante de la pièce. Serpentant jusqu'à elle, son regard semblait s'illuminer plus il approchait de sa cage. « Les appartements de la Princesse Sørensen ne sont pas à son goût ? feula-t-il. » Elle ne comprit pas immédiatement ce qu'il pouvait bien foutre dans ce laboratoire, de l'autre côté du grillage, du mauvais côté. Elle laissa la pique s'infiltrer sous sa peau, carboniser son joli masque tout en douceur, pour révéler la laideur qui se planquait à l'intérieur depuis trop d'années. C'était ce qu'il lui faisait Blaise, il réveillait ses démons et leur susurrait des choses jusqu'à ce qu'ils remontent sauvagement à la surface. D'un regard planté dans le sien, il ranima les souvenirs trop virulents d'un passé commun. Et elle le laissa faire, trop satisfaite de se voir extirper hors de son quotidien, hors de son petit monde où il ne se passait jamais rien.

Elle redressa la tête, fière comme si ça revêtait la moindre importance dans cet endroit minable où elle n'était rien ni personne. Oh mais elle était quelqu'un pourtant, elle était quelqu'un pour Zabini et ce serait amplement suffisant. Il la connaissait assez pour qu'elle puisse exister à travers son regard, pour qu'elle puisse se faufiler en lui et se hisser jusque dans ses pensées d'où elle lui susurrerait de la libérer s'il tenait à sa pathétique petite vie. « Blaise. Quelle désagréable surprise. » Elle placarda sa haine partout sur son visage d'ange, ses lèvres se fendirent d'un sourire d'une hypocrisie à peine voilée, tout juste ce qu'il fallait pour qu'il sache que rien n'avait changé, finalement ; que leurs deux êtres se rendaient toujours aussi malades l'un l'autre, à en vomir. « Je suis flatté que tu sois si heureuse de me revoir. » Elle le fusilla du regard, les pupilles débordant d'une vieille rancoeur qu'il ravivait de sa simple présence. « Ne prends pas tes fantasmes pour la réalité, Zabini. Tu risquerais d'être fortement déçu. » Il semblait beaucoup trop confiant, putain d'arrogance qu'elle eut envie d'écraser, de piétiner. « Inutile d’essayer de te faire remarquer ici, il n’y aura personne pour te féliciter. On va passer pas mal de temps ensemble, donc si tu pouvais commencer par être moins bruyante, je suis certain qu'on pourrait finir par bien s'entendre. »

Ils se toisèrent en silence, chacun de son côté de cette barrière dégueulasse qui divisait leur monde depuis cinq trop longues années. « Alors tu travailles pour ces vermines? Qu'est-ce que tu es au juste, leur larbin? » Elle commençait tout juste à se souvenir, Hedda, ce que ça signifiait réellement d'avoir l'Ox dans les veines. Oubliée la terreur qui avait secoué les murs de Durmstrang, enterrés les souvenirs des nuits pourpres à laver le sang de ses amis des sols de l'école. Ça semblait si loin, presque intouchable depuis sa forteresse dans son quartier propret de la ville. Pourtant les mécanismes de défenses se réactivaient dans l'urgence, il fallait feuler, griffer, dévorer. « Tu me diras, cela doit représenter une réelle réussite pour toi. Après tout, ce n'est pas comme si quiconque s'était attendu à ce que tu accomplisses quoi que ce soit dans ta misérable petite vie. » Attaquer, encore et encore, jusqu'à viser juste. « C'est bien la preuve qu'il y a une place pour tout le monde dans cette société. Dommage que la tienne ne soit pas au sommet, mais bon. Je suppose qu'on se contente de ce que l'on peut obtenir. » Regarde-moi Blaise, moi j'ai réussi partout où tu as échoué. Et je me demande ce que ça te fait, si ça fait mal comme avant, si ça te dérange, si ça te détraque toujours autant. Il était si facile de se prendre au jeu, de reprendre exactement là où ils avaient tout arrêté la dernière fois. Dans ses yeux de serpent on pouvait voir que c'était à son tour à elle de siffler, de le poignarder. Dis-moi que tu me détestes un peu plus fort, dis-moi que tu me hais encore.

(c) DΛNDELION
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Blaise Zabini
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Ҩ Re: In your dreams you’ll see us falling ♠ Zabensen Ҩ Mer 8 Aoû 2018 - 1:47

« Blaise. Quelle désagréable surprise. » Il y a la haine qui gangrène son regard, un sourire plein de crocs qu’elle placarde sur son visage. Rien n’a changé. C’est toujours la colère, Hedda, le venin craché trop vite pour viser juste à chaque fois, encore et encore, à chercher la moindre faille dans l’armure pour pouvoir mordre un peu fort. Elle dévore Hedda, elle écrase, mélange la poussière et les cendres jusqu’à ce que ceux qu’elle casse finissent pas s’évaporer. C’est pour ça qu’elle le hait tant, jamais capable de s’incliner Zabini, juste bon à la provoquer, la faire sortir de ses gonds. Il est bien placé pour savoir que quelque chose sonne de travers dans son esprit, il le sent sous ses masques, l’esprit dysfonctionnel, obsessionnel, la perfection comme seule rémission.  « Ne prends pas tes fantasmes pour la réalité, Zabini. Tu risquerais d'être fortement déçu. » Ça hurle dans l’espace, c’est vibrant, enivrant, cette rancœur violente qu’il sent grimper en lui, l’envie de la réduire au silence, abîmer la peau parfaite, c’est salvateur la haine quand il se complait dedans, tout comme avant. Leurs regards se croisent, s’entrechoquent, de longues secondes coulent passées à se jauger, redécouvrir le cœur de l’ennemi après toute ces années. « Alors tu travailles pour ces vermines? Qu'est-ce que tu es au juste, leur larbin? » Il rit, à demi, sourit comme s’il la trouvait stupide, petite garce insignifiante ayant toujours autant besoin d’hurler pour se faire entendre. « Leur larbin ? »  Si tu savais. mais elle ne veut pas voir Hedda, elle préfère l’imaginer perdant, rampant aux pieds des puissants. Se penser au dessus, même derrière les barreaux d’une cage. Piètre victoire  « Tu me diras, cela doit représenter une réelle réussite pour toi. Après tout, ce n'est pas comme si quiconque s'était attendu à ce que tu accomplisses quoi que ce soit dans ta misérable petite vie. » Il y a son visage, encore, mais deux trous, deux trous plein de boue à la place des yeux, quelque chose de trouble, de violent, dévorant. Elle a l’air presque démente Hedda, quand elle attaque, quand elle s’acharne. Ta famille ne vaut pas la mienne, on ne joue pas dans le même monde. ça l’a toujours rassurée de le répéter, mécanisme  de défense vide, sans cohérence. Ma famille ne vaut pas la tienne mais je finirai plus haut que toi. et ce sera encore plus humiliant n’est-ce pas ? Je ferai de ma existence un météore qui enflammera la tienne pour briller un peu plus fort.  « C'est bien la preuve qu'il y a une place pour tout le monde dans cette société. Dommage que la tienne ne soit pas au sommet, mais bon. Je suppose qu'on se contente de ce que l'on peut obtenir. » Lorsqu’on s’’en éloigne c’est pour mieux y revenir. Cette haine, qui s’immisce dans les os, qui éclate dans le cœur, qui rend tout plus réel, plus fort, réveille l’esprit en attente, exalte, stimule. Auraient-ils été aussi hauts à Durmstrang s’ils n’avaient pas prit l’habitude de se déchirer ? « Tu as goûté au sommet en devenant une marionnette, j’ai préféré la liberté en me retirant quelques années. Il suffit de te regarder aujourd’hui pour voir qui a gagné. » Le mépris est trop profond quand elle s’agite dans la cage comme pour en arracher les barreaux. Il se souvient à quel monde il appartient maintenant, même en parallèle, même dans les bonnes grâces de Zharka. Svaboda, cruauté éparse et trottoirs pourpres.
On s’y fait vite.

D’un geste circulaire, il désigne le laboratoire, l’immensité de la pièce. « Tout ici m’appartient. » Ce n’est pas tout à fait la vérité, mais dans les faits c’est la même chose. Il veut qu’elle sache qu’elle est seule maintenant, qu’elle n’aura pas d’autre alternative que se confronter à sa présence. « Même toi Hedda. » Même toi tu m’appartiens comme chaque objet en ces lieux. Il y a l’envie d’agripper son visage, planter les ongles dans sa peau pour qu’elle sache, pour qu’elle comprenne. Qu’il est prêt à grimper lui aussi, même s’il doit découper chaque parcelle de son corps en mille morceaux pour ça. Temps que tu restes vivante. Car personne n’est en mesure de le confronter ainsi et que c’est comme ça qu’il cassera les dernières faiblesses amarrées à son cœur. Envolée la culpabilité qui l’avait effleuré à l’idée de se déchainer sur un cobaye. Hedda a ce talent là, le détacher encore un peu plus de son humanité.

Baguette entre les doigts, il laisse le regard de la jeune femme entailler le sien. Elle se battra. Elle poignardera jusqu’au bout, il la connaît bien assez pour le comprendre. « Tu ne verras plus personne d’autre que moi, alors fantasme ou pas tu finiras par t’y faire. C’est difficile, les cages et la solitude pour les gens comme toi. » Tu pourras couvrir ta bouche, tes yeux, tes oreilles, on continuera à se suivre à la trace tu sais. Tu es prisonnière d’un cauchemar que tu as patiemment dessiné. « Ceux qui ne savent briller que dans les illusions des autres. » Elle est trop fausse Hedda, il y a du chaos sous le masque, une masse informe que personne n’a envie de regarder. Personne à part Blaise quand il se tient au bord de l’abîme et nourrit les monstres à l’intérieur.

On épuise nos désirs de grandeur à se fracasser l’un contre l’autre.  

Les miroirs grenats brillent, même de dos, il voit la jeune femme le fixer, le disséquer. Des yeux comme des lacs nocifs, dont l’eau claire pourrait devenir pourpre s’il le désirait. Et soudain il en a assez. Assez de la regarder s’agiter, gronder, exploser. D’un mouvement de baguette il fait sauter le verrou de la cage puis glisse des liens sombres aux poignets de la jeune femme. « Qu’est ce qu’on pourrait faire maintenant que tu es libre ? » Le regard est plus glacé que les mots, se heurte au brûlant du sien.

Fascination hypnotique

Ton sang ornera bientôt les murs tu sais.
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