Ça a toujours été Krista, la préférée. Elle fait tout bien comme il faut, elle. Suivre des règles, rentrer dans des cases, ce n'est pas la tasse de thé de Masha. C'est la tare de la famille, même les résultats qu'elle obtient à Durmstrang font grimacer ses parents, tandis que ceux de sa soeur les rendent horriblement fiers. Il faut croire qu'elle est née pour leur faire honte, pour échouer partout où son aînée réussit brillamment. Il n'y a jamais vraiment eu de réelle rivalité entre elles, pourtant, cette stupide compétition n'existait que dans l'esprit de leurs parents. De toutes façons, Krista aurait sûrement remporté chaque défi haut la main.
Par fierté, Nyx n'a jamais voulu de l'aide de sa soeur, même quand elle s'est retrouvée à la rue. Krista ne demande qu'à lui porter secours, elle ne cesse de lui tendre des mains que la cadette refuse de saisir. En vérité, l'aînée n'a aucune idée de qui sa petite soeur est devenue, elle ignore qu'elle se fait désormais appeler Nyx et qu'elle a intégré le milieu de la mafia. Il faut qu'il en reste ainsi, car la danseuse lui extorque des informations sur les actions du ministère pour le compte de la Svaboda. Alors Masha lui ment, la manipule, revêtit son plus beau sourire quand elle la voit. Le fossé se creuse un peu plus à chaque rencontre, pourtant elles ont besoin l'une de l'autre, sans trop s'en rendre compte.  

Elle aime les choses brisées, Zharka. Les âmes en peine, les personnes qui n'ont pratiquement plus rien à perdre. Elle a aussitôt compris que Masha faisait partie de cette catégorie-là. L'adolescente rebelle qui finit par s'en aller en claquant la porte, elle connaît ; elle a fait exactement la même chose. Alors forcément, elle a usé de leurs ressemblances pour attirer la belle demoiselle dans ses filets.
Masha doit sa nouvelle vie à Zharka, c'est grâce à elle qu'elle a pu s'en tirer et c'est grâce à elle qu'elle se sent enfin elle-même. La mafieuse est la seule qui ait vu les ténèbres au fond de ses yeux clairs et qui ai su en faire prendre conscience à la jeune femme. Elle la pousse à se lâcher, à se libérer des chaînes que ses parents ont attachées à ses poignets. Elle l'entraîne dans son monde, et ça lui plaît, à Nyx. La danseuse se salit toujours plus les mains, elle va toujours plus loin pour prouver à la mafieuse qu'elle a eu raison de lui faire confiance. C'est presque un honneur pour Nyx d'être l'une des rares Sang-Noirs à collaborer de plein gré avec la Svaboda.

C'est un peu par hasard qu'Onisim est tombé dans ses filets. Elle dépannait Zharka pour une livraison, et le client n'était autre que le jeune Vassilev. Nerveux, c'était sa première prise d'iskra, ce qui a beaucoup amusé la demoiselle. Ils ont commencé à traîner ensemble, à se raconter leur histoire, leur vie merdique, et ont bien vite remarqué qu'ils entretenaient tout deux des rapports extrêmement complexes avec leur fratrie. Au fil du temps, ils se sont dangereusement rapprochés, et un lien très fort et ambivalent s'est tissé entre eux. Onisim tente maladroitement de l'inciter à se barrer, à reprendre sa vie en mains, sans pour autant se montrer très convaincant ; et pour cause, elle lui fournit de l'iskra à la demande, et il lui est de plus en plus difficile de s'en passer. Tandis que de son côté, Nyx s'accroche désespérément à lui, attendant qu'il la sorte de là, tout en étant terrifiée à l'idée qu'il y parvienne. Ils sont devenus excessivement dépendants l'un de l'autre, c'en est presque malsain.

La brune et la blonde, deux poupées aux regards brisés, aux sourires menteurs, aux allures envoûtantes. Elles fonctionnent en tandem, Hemera et Nyx, la barmaid et la danseuse, celles qu’on ne soupçonne pas, mais qui sont toujours là, à écouter, à récolter. Hemera, c’est un mystère qui la fascine, et elle sait qu’elle lui provoque le même effet. Elle aime lorsque le regard de la jeune femme la suit, parfois elle danse juste pour l’attiser, l’enflammer. Ensemble, elles sont mortelles, personne ne fonctionne aussi bien avec elle qu’Hemera, leur harmonie est aussi inattendue que parfaite. Nyx s’en sent presque possessive, de cette barmaid qu’elle considère comme sienne, sa partenaire, sa complice. Elles ne savent pratiquement rien de l’autre dans le fond, ne connaissent de leur passé que des bribes devinées à s’observer. Cela n’empêche pas Nyx de glisser ses mains autour de la taille d’Hemera, de l’embrasser au coin des lèvres avant de monter sur scène, de jouer sur leur alchimie pour stimuler les spectateurs. Entre faux-semblants et complicité secrète, leur relation est fragile, une certaine amitié, tenue par un seul fil.

Scylla s'est prise d'affection pour la jeune Vainqueur. Ebony fait partie de ceux que Scylla et les autres rebelles tentent d'aider à Serdika Station, la planque underground. Là, Ebony peut trouver de la nourriture, de la compagnie bienveillante et un refuge pour la nuit en attendant de repartir sur la route. Ebony a retenu les soirées de présence de Scylla, et tend à y aller en fonction de ça. C'est un rapport ténu mais extrêmement fort qui se construit entre les deux femmes. 

Alastair constitue une manne exploitable pour la petite Ebony, qui n'a rien d'autre à offrir que son sang pour survivre ; par chance, elle a rencontré quelqu'un prêt à la payer cher pour obtenir ce qu'il veut. Elle n'hésite pas à le lui vendre régulièrement, à un prix onéreux ; il est sa seule rentrée d'argent régulière, un client drogué qu'elle méprise, mais qu'elle n'a absolument pas envie de perdre.

Il aurait presque pu l'attraper, mais Ebony est plus agile et plus maline que ça. A plusieurs reprises, ils se sont croisés, et à plusieurs reprises elle lui a échappé. Aleks, ça le rend dingue. Pour qui elle se prend, cette petite sang-noir qui se croit meilleure sur lui? C'est sa proie de prédilection, celle qu'il chasse telle une petite souris, et qu'il se ferait un plaisir de dévorer. Encore faut-il qu'il l'attrape ; ce petit jeu pourrait bien très mal finir.

Ils ne se connaissaient pas vraiment à Durmstrang, mais le fait de refuser le programme du gouvernement et de fuir les a rapprochés. Seuls, leur famille étant à l'étranger, ils se sont soutenus et entraidés pour rester loin des Pacificateurs. Ielisseï souhaite également aider les Revenants, une raison de plus d'oeuvrer ensemble.

Regards appuyés et échanges plein de sous-entendus, il semblerait que la princesse espagnole ait tapé dans l'oeil du mafieux bulgare. Il ne l'a jamais touchée, sans doute la préfère-t-il intacte, pure. A vrai dire, sa beauté immaculée et sa fragilité lui rappellent beaucoup celles de sa femme, Illiana, au même âge. Bien trop respectueux de ce type d'élégance rare, Evgeni se contente de lui accorder quelques privilèges afin de rendre son séjour dans la prison de la Bratva plus confortable.
Mais depuis quelques temps, Carmen se montre plus insistante, plus sulfureuse et prête à lui en offrir davantage. Elle se dévergonde pour lui plaire, ou du moins est-ce ce qu'il croit. En vérité, elle espère simplement se rapprocher assez du vieil homme afin de gagner sa confiance, et de s'échapper dès qu'il aura les yeux tournés.
Pour regagner sa liberté, elle ternit l'image de la fille à papa, s'abaisse à des avances bien trop osées pour une sage petite princesse. Ça amuse beaucoup Evgeni, qui n'a pas pour autant l'intention de céder à ses requêtes. Elle se répugne, elle a honte de ses agissements, mais elle sait que c'est le seul moyen de s'en sortir. Au fond, elle a aussi bien trop peur d'aimer cette sensation, ainsi que ce désir interdit qu'elle lit dans le regard de cet homme qui incarne chacune de ses anti-valeurs.

Ça l'agace, la vieille, qu'elle menace de prendre sa place. Aurait-elle peur de se faire évincer, d'être remplacée? Est-ce qu'elle pense tout savoir sur elle, est-elle certaine de ce que Carmen ressent exactement pour Evgeni?
Illiana voit clair dans le petit jeu de Carmen ; si elle a réussi à duper Evgeni, ce ne sera pas le cas avec elle. La Velikova la surveille de près, elle lui rend la vie difficile quand son mari n'est pas là pour l'en empêcher. Elle sait que Carmen profite de sa beauté éphémère pour se sortir de sa situation, être libérée de la prison de la Bratva en amadouant le grand patron. Pas de chance pour elle, elle s'est attirée les foudres de la femme de celui-ci, qui lui rappelle constamment où est sa place.
Elle ne se l'avouera jamais, mais c'est sans doute parce qu'elle a elle-même agi de la sorte par le passé qu'Illiana fait une fixette sur Carmen. Elle aussi, elle a usé de ses charmes dans un but très précis. Une similarité dont l'adolescente ne sait absolument rien. Peut-être que si elle la confrontait une bonne fois pour toutes, elle pourrait comprendre pourquoi Illiana la traite de cette façon.  

Lorsque Carmen était au plus bas, il y a quatre ans de cela, coincée en Bulgarie sans savoir que faire, c'est Lucian qui lui a ouvert sa porte, l'a accueillie, lui a offert un toit et le soûper pendant des semaines. Carmen sait qu'elle aurait pu rester plus longtemps, qu'il aurait accepté, qu'il l'aurait aidée, mais elle ne voulait pas s'imposer, elle ne voulait être un risque pour lui. Elle l'a profondément remerciée et a continué son chemin. Elle ne l'a pas revu depuis, mais le garde toujours en tête, se souvient de sa gentillesse et de sa patience. Si une part d'elle, une part venant de son passé, souhaiterait le revoir, qu'il la sauve comme il l'avait sauvée autrefois, son réalisme l'empêche d'y rêver trop souvent. Elle a changé, la douce Carmen, elle est souillée,
la jolie Carmen, et elle aurait honte de se retrouver face à lui.

Elles se sont connues au fil des réceptions de la haute société sorcière, se sont comprises face à leur besoin de perfection pour leurs familles. Carmen n'a jamais eu beaucoup d'amis, mais Krista en faisait partie, sans aucun doute. Leur amitié a grandi en même temps qu'elles, entre longues missives et rencontres lorsqu'elles pouvaient se faire. Elles se sont loupées à Durmstrang, mais Krista a tenté d'encourager Carmen, de l'aider à s'adapter à l'institut au travers de ses lettres. Après l'Ox, les choses se sont compliquées, Krista rejoint la milice alors que Carmen fait partie des sang-noirs pourchassés. Carmen sait que son amie veut l'aider, mais elle n'ose faire confiance au gouvernement et sa capture coupe court à toute possibilité. Carmen ne sait pas ce que Krista est devenue depuis, espère que son amie a pu trouver son vrai voie et pas celle imposée par ses parents... elle lui manque, au fond, mais elle ne veut pas la risquer, a trop peur des conséquences si elle venait à la revoir.

En Ludmila, Dragan s'est reconnu. Il a vu la colère, la frustration, l'envie de plus, toujours plus. Il avait entendu parler d'elle évidemment, la fille aux deux sceaux, celle par qui les Icebergs ont aussi reçu l'Ox, mais il ne s'attendait pas à une telle rage bouillonnante. Il a immédiatement vu son potentiel et n'a pas attendu une seconde pour l'entraîner. Toujours plus fort, toujours plus dur, il a forcé sa maîtrise parfaite de sa magie, de la puissance qui sommeillait en elle. Il l'a forgée, il en a fait celle qu'elle est aujourd'hui. D'élève, il en a fait un maître : désormais Ludmila fait partie des entraîneurs au centre, et il n'est pas prêt de la lâcher.

Kovar méprise profondément Dragan, qui se pavane comme un paon depuis qu'il maîtrise son pouvoir. Il a tout entendu sur la famille de l'entraîneur, et de ses petites tragédies. Un désaccord entre les deux hommes éclate sur la signification et la mesure du pouvoir : que vaut la force de caractère et la position de Kovar face au pouvoir de l'Ox? Les deux hommes ne pourraient être plus différents. Pour Kovar, Dragan est encore un gamin trop fier qui s'amuse, et Dragan considère Kovar être un vieux conservateur aux beaux jours passés.

Il adore Svetlana. Dragan ne l'avouera jamais, beaucoup trop fier, et parfaitement conscient qu'elle se moquerait de lui si elle le découvrait ; il apprécie de se moquer de ses manies de princesse, ses aspects de grande dame. Il s'amuse en cherchant à lui dérober régulièrement son anima, une tâche difficile ; des chamailleries bon enfant, donnant un aspect un peu plus joyeux à son quotidien.